Le Traumatisme Climatique

De Eva Wissenz, 22. septembre 2020

 



C’est officiel les ami-es, la grosse horloge de Union Square a New York est en place et décompte le temps qu’il nous reste avant que tout ne devienne irréversible. L’installation a été mise en place par des artistes, Gan Golan et Andrew Boyd. Et donc là en passant, il reste 7 ans avant, pas la fin du monde, non, mais l’enfer sur terre pour, allez, à la louche, 85-95% des habitants (actuellement on est à 65-70% remarque). La spirale quoi.

Laissez tomber les mantras et le Lexomil, les ami-es parce que s’il y a un moment où il va falloir être alerte, en pleine conscience de tout le truc, c’est maintenant.

Comment faire ?
Comment faire pour que ça ne tic-tac pas dans le vide ?
Qu’on s’y mette tous, ou en tout cas ce chiffre qui va faire basculer les choses, vous savez : la masse critique.

"C’est dans les mots que nous pensons, car le mot donne à la pensée son existence la plus haute et la plus vraie."
Hegel
Et c’est exactement ce que disait le Marketeur Résistant !

 Qui ça ? Quoi ?

 Non mais Eva tu débloques, qu’est-ce que ça vient faire sur un site d’artistes écolo-fémino-hozho ?

Tout. Vous allez voir.
Le Marketeur Résistant, c’est Maxence. Et Maxence, depuis qu’il est tout petit, il rêve de changer le monde et s’il fait pas ça, ça va pas. Il a tenté des trucs, des trucs assez balèzes même et puis il a regardé, et observé, digéré et bing, l’idée.
Il a vu des cohortes d’inventeurs NE PAS réussir à VENDRE leurs inventions géniales et utiles. Alors que pour lui comme pour nous, invention géniale et utile = réussite, forcément.
Mais non. Pas dans le Capitalisme Toxique où la quasi-totalité des valeurs sont inversées. Ce sont des process très lents à identifier, à bien cerner, mais c’est une réalité maintenant très largement documentée par des penseurs de tous bords (de Thomas Piketty à Hervé Kempf en passant par Arthur Keller).

Alors ni une, ni deux, Maxence à créé Marketing Résistant où comment apprendre à VENDRE ton invention géniale et utile, ou ton projet au service du vivant, bref ce truc auquel tu crois follement, qui t’habite et dont tu SAIS qu’il représente une petite partie, infime certes mais néanmoins nécessaire du grand puzzle géant qu’est la crise multi-directionnelle, multi-pistes et transversale en cours où se mêlent allègrement effondrement de la biodiversité, incendies galopants, chômage, famines, pénuries, bref, le Grand Chelem toutes catégories confondues. Comment être la valeur que tu es, point - c’est ce que Maxence fait accoucher et il n’hésite pas à maintenir ce vilain mot de marketing pour venir concurrencer pied à pied le marketing-poubelle, venir le chercher sur son terrain et t’amener toi, vers ceux et celles qui t’attendent.

Maxence à une lettre d’infos à laquelle je vous encourage ultra-vivement de vous abonner. Depuis pas mal de temps, il ne publiait rien mais là, bing, ce matin, en prenant mon petit déjeuner, enfin juste après parce qu’il faut pas lire en mangeant, alors que j’étais en arrêt sur ça, sans voix :

... j’étais en arrêt parce que ces 4 gros titres à eux seuls affirment clairement que toutes les politiques polies de réduction des émissions de CO2 sont déjà complètement dépassées.

J’avais vraiment du mal à continuer ma journée. Comment enlever ce défaut de perception qui fait que même là, même maintenant, les prises de décisions restent molles ?

Et la réponse arrive dans cette lettre d’info percutante, qui rejoint ce qu’on fait ici en tant qu’artistes à dire ce qu’on voit, ce qu’on vit. Il faut nommer. Il faut dire ce qui se passe.

Voici le texte :
"Le Traumatisme C********

Ça crée beaucoup trop de souffrances,

Beaucoup de séquelles,

Ça gâche des vies entières,

Ça broie des Mozart en devenir.

Ce "ça" ?

C’est un truc que vous connaissez mais que vous n’avez jamais appelé comme ça.

Vous n’avez peut être même jamais pris conscience que c’était ce que c’est (vous le savez, il y a une différence entre savoir et intégrer / prendre conscience)

Les mots ont leur importance, il transporte des images mentales, des structures.

Un peu comme cette langue de bois que les politiques utilisent à tour de bras : on parle par exemple de "vidéo protection" et plus de "vidéo surveillance".

Ça donne au cerveau une tendance, un apéritif de l’argumentaire qui vient.

Ça le conditionne (même si, bien entendu, il reste toujours libre).

Mais je suppose que je ne vous apprend pas grand chose.

On est en train de traumatiser gravement des individus, avec une violence qui défie l’entendement, et vous voulez savoir ce que c’est.

Et vous avez raison.

Car sans ça, sans le nommer, ce serait comme dire d’une femme ayant vécu un traumatisme que ça l’a simplement "déréglée" mentalement.

Ça serait bizarre pas vrai ?

Un dérèglement au lieu d’un traumatisme profond et terrible ?

Quand on parle de dérèglement, ça donne une sensation de "c’est comme ça, on n’y peut rien, quelqu’un ou quelque chose avait réglé le truc, et là c’est déréglé et on est impuissant."

Alors que "traumatisme", y a la notion d’injustice derrière, de révolte contre quelque chose.

Ça ne devait pas arrivé, et c’est grave.

On a envie de tendre la main, ou de prêter une oreille,
D’être là, d’aider.

Alors je vous propose de changer une bonne fois pour toute ce putain de "déréglementé" ou "réchauffement" climatique par un mot qui le représente bien mieux.

Le traumatisme climatique.

Un enfer qui se réalise dans la plus grande injustice.

Pensez bien à la puissance des mots et de leur représentation lorsque vous communiquez sur votre projet,

Il faut des mots qui parlent,

Pas des mots qui vous font plaisir ou qui sont jolis,

Des mots qui ont une fonction.

Parlez de traumatisme climatique autour de vous "juste pour voir" la réaction des gens.

Elle sera 100 fois plus intéressante que parler de réchauffement ou de dérèglement.

Et ça, rien que ça, c’est déjà un pas en avant.

Le français est une langue vivante, on a le droit de l’utiliser comme bon nous semble, c’est nous, le peuple qui la sculptons à chaque parole.

Nous sommes puissant.e.s de cet usage.

Il ne tient qu’à nous de devenir celles et ceux que nous attendons.

Alors au boulot."

Sautez, dansez, embrassez qui vous voulez, comme dit la comptine, mais parlez-en de ce traumatisme, parlons-en et agissons jusqu’à ce qu’on s’en sorte.

Le site de Maxence pour accompagner votre projet de changement est ici.